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A Ramallah, craintes et tensions avant une possible riposte contre Israël

Au milieu de dizaines de drapeaux palestiniens, une poignée de banderoles du Hamas côtoient les photographies de quelques anonymes, qui font partie des près de 10 000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Samedi 3 août, à Ramallah, cette manifestation, organisée dans plusieurs villes de Cisjordanie pour les soutenir, rassemble de manière inhabituelle tous les sujets qui comptent dans le territoire : les opérations « antiterroristes » organisées par l’armée israélienne, au cours desquelles plusieurs centaines de civils ont été tués depuis l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le harcèlement constant par des colons sur tout le territoire occupé et les 40 000 morts, dont une grande partie de civils, en neuf mois de guerre dans la bande de Gaza.
Sur la place Al-Manarah de Ramallah, seules quelques centaines de personnes se sont déplacées pour crier leur mécontentement. La veille, déjà, l’appel à un « jour de colère », diffusé par le Hamas, avait été peu suivi. Comme la « grève générale », décrétée à la suite de l’assassinat ciblé du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, le 31 juillet, qui a suivi celui du haut gradé du Hezbollah Fouad Chokr, à Beyrouth, quelques heures plus tôt.
En Cisjordanie, aujourd’hui, c’est l’inquiétude qui semble prendre le dessus. Tout le monde mentionne l’opération militaire israélienne lors de laquelle, le matin même à Tulkarem, neuf personnes, dont un commandant du Hamas, ont été tuées par deux frappes de drones, survenues à quelques heures d’intervalle. « Nous devons continuer à nous soutenir dans cette période de plus en plus difficile pour tous les Palestiniens, à Gaza, dans les prisons israéliennes et ici », insiste Nassif Al-Deek, un manifestant.
Dans l’attente d’une riposte annoncée venue d’Iran et du Liban, après la mort d’Ismaïl Haniyeh et de Fouad Chokr, l’atmosphère dans la plus grande ville de Cisjordanie est à l’inquiétude. C’est plutôt le temps des « sentiments mitigés », résume Sama Fayez Aweidah, 65 ans, venue de Jérusalem pour la circonstance, qui balance entre espoir et inquiétude face à la suite du conflit.
Malgré les attentes de cette possible réponse aux attaques israéliennes, la directrice de l’organisation féministe Women Studies Center craint les futures réactions de l’Etat hébreu. Le 1er août, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a précisé qu’Israël ferait payer un « prix très élevé à tout acte d’agression ». Aujourd’hui, Sama Fayez Aweidah, comme beaucoup de ses connaissances, accumule des réserves de nourriture et des bidons d’eau pour faire face à toute éventualité. Elle craint « encore plus d’horreurs », précise-t-elle en faisant référence aux bombardements brutaux dans la bande de Gaza comme aux opérations régulières de l’armée israélienne en Cisjordanie.
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